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7 avril 2011

Le Giaour de Lord Byron

Le Giaour de Lord Byron

poème de 1813


(A Fragment of a Turkish Tale -1813-)

"Frémis ! Nouveau vampire envoyé sur la terre, En vain, lorsque la mort fermera ta paupière, A pourrir dans la tombe on t'aura condamné, Tu quitteras la nuit cet asile étonné. Alors, pour ranimer ton cadavre livide, C'est du sang des vivants que ta bouche est avide ; Souvent, d'un pas furtif, à l'heure de minuit, Vers ton ancien manoir tu retournes sans bruit : Du logis à ta main déjà cède la grille, Et tu viens t'abreuver du sang de ta famille, L'enfer même, à goûter de cet horrible mets, Malgrès sa répugnance oblige ton palais. Tes victimes sauront à leur heure dernière Qu'elles ont pour bourreau leur époux ou leur père ! Et, pleurant une vie éteinte avant le temps, Maudiront à jamais l'auteur de leur tourments : Mais non, l'une plus douce, et plus jeune et plus belle, De l'amour filial le plus parfait modèle, Celle de tes enfants que tu chéris le mieux ; Quand tu t'abreuveras de son sang précieux, Reconnaîtra son père au sein de l'agonie, Et des plus tendres noms paiera sa barbarie. Cruel comme est ton coeur, ces noms l'attendriront ; Une sueur de sang coulera de ton front ; Mais tu voudras en vain sauver cette victime, Elle t'es réservée, ainsi le veut ton crime ! Désséchée en sa fleur, par un funeste accord, Elle te dut sa survie et te devra sa mort ! Mais du sang des vivants cessant de te repaître, Dès que sur l'horizon le jour est prêt à naître, Grinçant des dents, l'oeil fixe, en proie à mille maux, Tu cherches un asile au milieu des tombeaux : Là, tu te veux du moins joindre aux autres vampires, Comme toi condamnés à d'éternels martyrs : Mais ils fuiront un spectre aussi contagieux, Qui, tout cruels qu'ils sont, l'est mille fois plus qu'eux."

 

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