Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Livres de Vampires
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
7 avril 2011

Rudyard Kipling : "The Vampire" (1897)

Rudyard Kipling : "The Vampire" (1897)

 

The verses--as suggested by the painting by Philip Burne Jones, first exhibited at the new gallery in London in 1897.

A fool there was and he made his prayer
(Even as you and I!)
To a rag and a bone and a hank of hair
(We called her the woman who did not care),
But the fool he called her his lady fair
(Even as you and I!)
Oh the years we waste and the tears we waste
And the work of our head and hand,
Belong to the woman who did not know
(And now we know that she never could know)
And did not understand.
A fool there was and his goods he spent
(Even as you and I!)
Honor and faith and a sure intent
But a fool must follow his natural bent
(And it wasn't the least what the lady meant),
(Even as you and I!)
Oh the toil we lost and the spoil we lost
And the excellent things we planned,
Belong to the woman who didn't know why
(And now we know she never knew why)
And did not understand.
The fool we stripped to his foolish hide
(Even as you and I!)
Which she might have seen when she threw him aside--
(But it isn't on record the lady tried)
So some of him lived but the most of him died--
(Even as you and I!)
And it isn't the shame and it isn't the blame
That stings like a white hot brand.
It's coming to know that she never knew why
(Seeing at last she could never know why)
And never could understand.



-THE END-
Rudyard Kipling's poem: The Vampire



traduction approximative du texte en anglais :



Les vers--comme suggéré par la peinture par Philip Burne Jones, d'abord exhibé à la nouvelle galerie à Londres en 1897.

Un imbécile était là et il a fait sa prière
(Même comme vous est moi !)
À un chiffon et un os et un écheveau des cheveux
(Nous l'avons appelée la femme qui n'a pas fait soin),
Mais l'imbécile il l'a appelée sa dame juste
(Même comme vous est moi !)


Oh les années écoulées et les larmes coulées
Et le travail de notre tête et main,
Appartenir à la femme qui n'a pas su
(Et maintenant nous savons qu'elle pourrait ne jamais savoir)
Et n'a pas compris.

Un imbécile il était et il dépensa ses biens
(Même comme vous est moi !)
Honneur et foi et une intention sûre
Mais un imbécile doit suivre sa nature
(Et il n'était pas le moindre ce qui la dame signifiée),
(Même pendant que vous et I !)

Oh le travail dur que nous avons perdu et le corrompre nous avons perdu
Et les excellentes choses que nous avons prévues,
Appartenir à la femme qui n'a pas su pourquoi
(Et maintenant nous savons qu'elle n'a jamais su pourquoi)
Et n'a pas compris.

L'imbécile que nous avons dépouillé à sa peau idiote
(Même comme vous est moi !)
Ce qui elle pourrait avoir vu quand elle l'a jeté de côté--
(Mais ce n'est pas allumé disque la dame jugée)
Tellement une partie de lui a vécu mais les la plupart de lui sont mortes--
(Même comme vous est moi !)

Et ce n'est pas la honte et ce n'est pas le blâme
Cela pique comme une marque chaude blanche.

Il vient pour savoir qu'elle n'a jamais su pourquoi
(La voyant enfin pourrait ne jamais savoir pourquoi)
Et a pu ne jamais comprendre.


Publicité
Publicité
7 avril 2011

Métamorphose du vampire de C. Baudelaire

MAIN ET PLUME

Les métamorphoses du vampire :extrait des fleurs du mal

La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
- "Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
et fais rire les vieux du rire des enfants.

Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, la ciel et les étoiles!
Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi
Les anges impuissants se damneraient pour moi!"

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus!
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.


CHARLES BAUDELAIRE

 

7 avril 2011

Le Vampire de Jan Neruda (1909)

 


L’auteur de ce texte, Jan Neruda, est un écrivain tchèque, totalement oublié aujourd’hui. Il est pourtant l’un des membres les plus connus de l’École de Mai. De plus il est l’auteur d’un célèbre recueil de nouvelles Les Contes de Mala Strana. Son nom a inspiré le pseudonyme du poète chilien Neftalí Ricardo Reyes Basoalto plus connu sous le nom de Pablo Neruda, prix Nobel de littérature en 1971.





Le petit bateau à vapeur qui fait journellement le service d’aller et retour entre Constantinople et les îles... nous ayant transportés sur la rive de Prinkipo on y prit terre.

La société ne se composait que de quelques personnes : Une famille polonaise, le père, la mère, la fille et le fiancé, puis nous deux. Je dois pourtant avouer, pour n’oublier personne, la présence d’un septième voyageur. Sur le pont de bois, jeté au-dessus de la Corne d’or de Stamboul, un Grec, jeune encore, s’était joint à nous ; à en juger par un carton qui portait sous son bras, c’était un peintre. De longues boucles noires tombaient plus bas que ses épaules, sa figure était pâle et l’œil sombre s’enfonçait dans l’orbite. De prime abord, cet homme m’intéressa ; il était si serviable et sa connaissance des endroits que nous visitions semblait très profonde. Puis il me sembla bavard, par trop loquace et après dix minutes d’entretien je me lassai de sa compagnie. Cette déconvenue me fit trouver d’autant plus agréable la famille polonaise. Les parents étaient de bonnes gens sincères ; le fiancé jeune, élégant, avait les manières d’un homme du monde. Ils allaient à Prinkipo pour y passer les mois d’été ; la jeune fille, quelque peu souffrante, ayant besoin pour se remettre de se baigner dans cet air du Midi.

La jolie et pâle enfant relevait peut-être d’une grave maladie, ou bien elle en portait le germe en elle. Elle s’appuyait sur le bras de son fiancé, se reposait souvent à ses côtés, et alors une petite toux sèche interrompait plusieurs fois leurs aimables chuchotements. Toutes les fois qu’elle toussait, son compagnon s’arrêtait de marcher, plein de prévenances et d’attention. Il la contemplait alors avec une pitié pleine de tendresse et la jeune fille de relever les yeux vers lui, comme pour dire : « Tu vois bien que ce n’est rien, je suis heureuse ! » Et naïfs, ils allaient croyant au bonheur et à la guérison.

D’après les recommandations du Grec, qui se sépara aussitôt de nous sur le Môle, la famille descendit dans un hôtel tenu par un Français. Sans occuper une situation trop élevée, cette maison offrait une vue des plus ravissantes et, installée à l’européenne, était pourvue de tous les conforts modernes.

Nous déjeunâmes de concert, et quand plus tard la chaleur de midi fut un peu tombée, tout le monde gravit en prenant et son temps et ses aises, la pente de la montagne jusqu’à un bosquet de pins d’où l’on pouvait jouir du panorama. À peine avions-nous découvert une place convenable et nous étions nous installés, que le Grec fit son apparition de nouveau. Il salua légèrement, explora un moment le terrain et s’assit alors également, à quelques pas. Il ouvrit son carton et commença à dessiner.

? « Je crois qu’il ne s’adosse au rocher que pour nous empêcher de suivre son dessin ».

? « Nous n’avons donc pas besoin de le regarder », dit le jeune Polonais, « ce qui se déroule à nos yeux ne nous suffit-il donc pas ? » Et après un moment il ajouta : « Il me semble qu’il nous dessine aussi, comme ornement de son paysage. ? À son aise ! »

Et en effet, nous avions assez à voir. Il n’existe sûrement par toute la terre pas un petit endroit plus beau et plus heureux que Prinkipo. Irène, la martyre politique, contemporaine de Charlemagne y passa un mois « en exil » ? ... Vivre ici un mois entier, tout le reste de mon existence serait illuminé de ce souvenir. Je ne saurais donc oublier l’unique journée que j’ai consacrée à cette excursion.

L’air était si pur, la brise si douce, l’atmosphère si parfumé, que l’œil glissait d’un horizon à l’autre comme se balançant sur du duvet. À droite, à côté de la mer, s’élevaient les montagnes brunes d’Asie à gauche, bien loin, bleuissait la rive escarpée d’Europe. L’île avoisinante de Schalki, une des neufs de l’archipel des Princes, se dressait avec ses forêts de cyprès comme un songe lugubre. De plus, pour ajouter à ce sinistre aspect, on la couronne d’un bâtiment considérable ? un asile pour les aliénés.

L’eau de la mer de Marmara n’ondulait que légèrement et, semblable à une opale gigantesque et brillante, affectait toutes les couleurs. Dans le lointain, l’onde était blanche comme du lait, un peu plus près elle semblait rosâtre entre les deux îles, elle brillait comme une orange d’or et dans le fond au-dessous de nous, c’était le bleu des saphirs. Elle restait seule avec sa beauté séductrice ; nulle part, on n’apercevait un navire de haut bord ; seuls, le long de la rive de l’île, voguaient de côté et d’autre deux bateaux portant pavillon anglais ; l’un était un petit vapeur, grand comme une cabane de garde, l’autre avait un équipage de douze hommes et comme leurs rames s’élevaient régulièrement, on en voyait couler et jaillir de l’eau, argent embrasé. Des dauphins confiants se pressaient entre les bateaux et volaient décrivant des courbes au-dessus des flots. Dans le ciel bleu, des aigles gigantesques passaient d’un vol tranquille d’une partie du monde à l’autre.

Toute la pente de la montagne sous nous était couverte de roses en fleurs et l’air embaumait, saturé de leur parfum. Des arcades du café au bord de la mer on entendait venir une musique atténuée par l’éloignement et portant au rêve.

L’impression était saisissante. Nos voix restaient muettes et tout notre être s’abandonnait à ce tableau ravissant... La jeune Polonaise était étendue sur le gazon et sa tête reposait sur la poitrine du bien-aimé. L’ovale pâle de sa tendre petite figure prit une légère coloration, et de ses yeux bleus jaillirent soudain des larmes. Le fiancé comprit son émotion, et se penchant vers elle but ses larmes l’une après l’autre. La mère regardait et il lui arriva ce qui était survenu à sa fille ; et moi, qui regardais aussi, je sentais mon âme déborder.

? « Ici le cœur et l’esprit doivent se remettre », murmura la jeune fille.

? « Quel beau pays ! ? Je n’ai pas d’ennemis, Dieu le sait, ? mais si j’en avais, ici je leur pardonnerais sûrement », dit le père d’une voix tremblante.

Et de nouveau le silence se fît. Tous éprouvaient un sentiment d’une douceur indicible. Chacun sentait en soi comme un monde de bonheur et aurait souhaité en faire part à l’univers entier. En proie aux mêmes sensations, dominé par les mûmes sentiments, on n’osait d’un mot rompre cette paix.

C’est à peine si nous nous aperçûmes qu’au bout d’une heure à peu près, le Grec se leva, ferma son carton, et nous ayant adressé un court salut, disparut de nouveau d’un pas léger. Nous restâmes absorbés dans notre contemplation muette.

Enfin, après plusieurs heures, quand l’horizon prit déjà la couleur violette, si ravissante dans le Midi, des couchers de soleil, la mère exhorta au départ. Nous descendîmes lentement vers l’hôtel, lentement, mais d’un pas élastique, comme des enfants sans soucis. À l’hôtel, nous nous assîmes à l’air, protégés par une marquise. À peine y étions-nous installés, qu’on entendit sous le berceau retentir le bruit d’une dispute et d’injures échangées. Notre Grec se disputait avec l’hôte ; nous écoutâmes pour nous divertir.

La conversation ne dura pas longtemps. « Si je n’avais point d’autres clients ici que des gens de la sorte ! gronda l’hôte en matière de conclusion, et il monta l’escalier allant à nous.

? « Quel est ce monsieur ? je vous prie, demanda le jeune Polonais, lorsque l’hôte se fut avancé tout près de notre table, comment se nomme t-il ? ? « Eh ! qui diable voulez-vous qui sache comment se nomme cet individu », continua de murmurer l’hôte, et il regarda mécontent au-dessus de la terrasse, « pour nous c’est le vampire ».

? « Un peintre ? n’est-ce pas ?

? « Vampire vous dis-je. Propre métier ! Il ne peint que des cadavres. Aussitôt que quelqu’un meurt à Constantinople ou dans les environs, cet individu a déjà fini le portrait du défunt le jour même. Il sent la mort et la peint d’avance sans jamais se tromper, le vautour ! »

La vieille Polonaise poussa un cri d’effroi : dans ses bras sa fille venait de tomber évanouie, blanche comme un linge. Déjà son fiancé avait sauté au bas des escaliers : il saisit d’une main le Grec à la gorge et tendit l’autre vers le carton.

Nous le suivîmes en hâte. Les deux hommes roulaient déjà dans le sable. Du carton entr’ouvert, les feuilles de papier à dessin s’étaient échappées et sur l’une d’elles se trouvait retracée d’une manière frappante, la tête de la jeune Polonaise, les yeux fermés, une couronne de myrtes autour du front.





Traduction de P. Patrys.


Pour information "Les contes de Malá Strana" sont publiés en français, aux éditions Pierre Terrail.

 

7 avril 2011

LE VAMPIRE de Charles Baudelaire

LE VAMPIRE de Charles Baudelaire

Poème

Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon coeur plaintif es entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,


De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine;
- Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,


Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne
- Maudite, maudite sois-tu!


J'ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j'ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.


Hélas! le poison et le glaive
M'ont pris en dédain et m'ont dit:
"Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
A ton esclavage maudit,


Imbécile! - de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire!"

 

7 avril 2011

Le vampire d'alexandre dumas

Le vampire d'alexandre dumas

écrit en 1851

Des voyageurs attardés se replient de nuit vers le château espagnol de Tormenar, de sinistre réputation. Parmi eux, Juana, partie retrouver l'homme qu'elle aime, et Gilbert de Tiffauges, gentilhomme breton. Une goule travestie en moresque surveille la scène (Acte I). Dans le château vide, lord Ruthwen rejoint les voyageurs; mais le fiancé de Juana n'est pas au rendez-vous. Gilbert le découvre mort, un peu plus tard. Puis c'est le tour de Juana, et Gilbert frappe de son épée Ruthwen qui sort de la chambre où elle agonise. Convaincu malgré tout de l'innocence de l'homme qui dit être allé lui aussi au secours de Juana, Gilbert accomplit ses dernières volontés: il ne sera pas enseveli mais exposé aux rayons de la lune. Laissé seul, le mort se redresse et déploie ses ailes de chauve-souris (Acte II).

Plusieurs mois ont passé, Gilbert est de retour à Tiffauges; il vient d'échapper à un attentat grâce à la goule, déguisée en paysanne. La soeur de Gilbert, Hélène, présente à son frère l'homme qu'elle a choisi d'épouser: lord Ruthwen! Ce dernier explique à Gilbert comment il était sorti d'un coma que tous avaient pris pour la mort. Dans la chambre de Gilbert endormi, la fée Mélusine veille sur lui et tente de l'avertir (Acte III).

Au matin, tourmenté par son rêve, Gilbert met Hélène en garde contre Ruthwen; on le prend pour un fou. Se sentant menacé, Ruthwen essaie de pactiser avec son ennemie la goule, qui aime Gilbert et le protège. A minuit, il égorge Hélène et se repaît de son sang. Arrivé trop tard, Gilbert le précipite dans un ravin (Acte IV). L'histoire s'achève au pied du Caucase. Gilbert s'apprête à épouser Antonia; du temps a passé. Ruthwen revient encore une fois, poussé par la haine et le désir de chair fraîche. Dans un dernier combat avec le vampire, la goule se sacrifie et permet à Gilbert de sauver Antonia en scellant pour l'éternité Ruthwen dans un tombeau (Acte V).

 

Publicité
Publicité
7 avril 2011

le molosse de lovecraft

le molosse de lovecraft

 

Deux jeunes Anglais pilleurs de cimetières, fascinés par la mort et la démonologie, se rendent en Hollande après avoir eu vent d'une rumeur concernant la tombe d'un soi-disant vampire… L'ayant exhumé, ils découvrent un médaillon qu'ils ramènent en Angleterre. Mal leur en prend, car la punition s'abat sur eux, annoncée par un affreux aboiement…



La putréfaction hante ce récit vampirique. Ecrit en septembre 1922 à la suite d'une visite du cimetière hollandais de Flatbush à New York lors d'un séjour chez sa future femme Sonia Greene, Le molosse est sans conteste l'une des nouvelles les plus glauques de Lovecraft, un texte nécrophile à souhait et typique du style littéraire de jeunesse de HPL : lourd et malsain. Tout est noir, dégoûtant, repoussant, monstreux, difforme. Le narrateur use et abuse d'un vocabulaire effrayant, décrivant avec une peur sourde les étranges événements qu'il traverse… C'est de l'horreur pure, sans arrière-plan cosmique, qui contraste fortement avec les recherches narratives et thématiques que Lovecraft poursuivra par la suite.

 

7 avril 2011

Le Giaour de Lord Byron

Le Giaour de Lord Byron

poème de 1813


(A Fragment of a Turkish Tale -1813-)

"Frémis ! Nouveau vampire envoyé sur la terre, En vain, lorsque la mort fermera ta paupière, A pourrir dans la tombe on t'aura condamné, Tu quitteras la nuit cet asile étonné. Alors, pour ranimer ton cadavre livide, C'est du sang des vivants que ta bouche est avide ; Souvent, d'un pas furtif, à l'heure de minuit, Vers ton ancien manoir tu retournes sans bruit : Du logis à ta main déjà cède la grille, Et tu viens t'abreuver du sang de ta famille, L'enfer même, à goûter de cet horrible mets, Malgrès sa répugnance oblige ton palais. Tes victimes sauront à leur heure dernière Qu'elles ont pour bourreau leur époux ou leur père ! Et, pleurant une vie éteinte avant le temps, Maudiront à jamais l'auteur de leur tourments : Mais non, l'une plus douce, et plus jeune et plus belle, De l'amour filial le plus parfait modèle, Celle de tes enfants que tu chéris le mieux ; Quand tu t'abreuveras de son sang précieux, Reconnaîtra son père au sein de l'agonie, Et des plus tendres noms paiera sa barbarie. Cruel comme est ton coeur, ces noms l'attendriront ; Une sueur de sang coulera de ton front ; Mais tu voudras en vain sauver cette victime, Elle t'es réservée, ainsi le veut ton crime ! Désséchée en sa fleur, par un funeste accord, Elle te dut sa survie et te devra sa mort ! Mais du sang des vivants cessant de te repaître, Dès que sur l'horizon le jour est prêt à naître, Grinçant des dents, l'oeil fixe, en proie à mille maux, Tu cherches un asile au milieu des tombeaux : Là, tu te veux du moins joindre aux autres vampires, Comme toi condamnés à d'éternels martyrs : Mais ils fuiront un spectre aussi contagieux, Qui, tout cruels qu'ils sont, l'est mille fois plus qu'eux."

 

7 avril 2011

La Fiancée de Corinthe de Wolfgang Goethe

La Fiancée de Corinthe de Wolfgang Goethe

 

Venant d’Athènes, un jeune homme se rendit à Corinthe, où il était encore inconnu.
Il comptait sur l’aimable accueil de l’un de ses habitants ;
les deux pères étaient unis par les liens de l’hospitalité,
et avaient, depuis longtemps déjà,
fiancé l’un à l’autre
leur fils et leur fille.

Mais sera-t-il encore un hôte bienvenu
s’il n’achète chèrement cette faveur ?
Il est encore un païen, ainsi que les siens,
mais eux sont déjà chrétiens et baptisés.
Quand une nouvelle foi prend naissance,
souvent l’amour et la foi jurée
sont détruits comme une mauvaise herbe.

Déjà la maison tout entière était livrée au repos,
pères et filles ; seule la mère veille ;
elle reçoit l’hôte avec empressement ;
elle le conduit aussitôt dans la plus belle des chambres.
Prévenant ses désirs,
elle lui présente les vins et les mets les plus recherchés.
Ayant ainsi pris soin de lui, elle lui souhaite une bonne nuit.

Mais malgré le repas bien servi,
il n’éprouve aucune envie de manger ;
la fatigue lui fait délaisser mets et boisson,
et il se couche tout habillé sur son lit.
Et il est déjà presque endormi,
lorsqu’un hôte étrange
pénètre dans la chambre par la porte ouverte.

A la lueur de la lampe il voit s’avancer
dans la chambre une jeune fille silencieuse et pudique,
couverte d’un voile et de vêtements blancs,
le front ceint d’un ruban noir et or.
Dès qu’elle l’aperçoit,
elle s’étonne et s’effraie,
et lève sa blanche main.

“Suis-je donc, s’écrie-t-elle, si étrangère dans ma propre maison
que l’on ne m’ait point annoncé la présence d’un hôte ?
C’est ainsi, hélas ! que l’on me tient enfermée dans ma cellule,
et qu’ici, maintenant, je suis couverte de honte !
Mais continue à reposer
sur ta couche ;
je vais m’éloigner promptement, comme je suis venue.”

“Reste, belle jeune fille !” s’écrie le jeune homme
en quittant précipitamment son lit.
“Voici les dons de Cérès, voici ceux de Bacchus,
et voici, chère enfant, que tu apportes l‘amour.
Tu es pâle de frayeur !
Viens, chère jeune fille, viens,
et goûtons ensemble aux joies des dieux !”

“Reste loin de moi, jeune homme, arrête !
Je ne suis pas vouée à la joie.
Le dernier pas, hélas ! a été fait
par ma mère chérie ; égarée par la maladie,
elle fit, en guérissant, le serment
que ma jeunesse et mon corps
seraient consacrés désormais au service du ciel.

“Et le brillant cortège des anciens dieux
a quitté aussitôt la maison devenue silencieuse.
On n’adore plus maintenant qu’un seul Dieu
invisible dans le ciel, qu’un Sauveur sur la croix ;
l’on n’offre ici en sacrifice,
ni brebis ni taureaux,
mais des victimes humaines en nombre infini !”

“Et il la questionne, et il pèse tout ses paroles,
dont aucune n’échappe à son esprit.
“Est-il possible que, dans cette chambre silencieuse,
ce soit ma fiancée bien-aimée qui se tient là devant moi ?
Sois donc à moi !
Les serment de nos pères
nous ont déjà valu la bénédiction du Ciel !”

“Ce n’est pas moi qui te suis destinée, bon jeune homme !
C’est ma soeur plus jeune qui t’est réservée.
Lorsque dans ma cellule silencieuse, je serais livrée à mes tourments,
ah ! pense à moi dans ses bras,
à moi qui ne pense qu’à toi,
qui me consume d’amour,
et qui, bientôt, irai me cacher sous la terre !”

“Non, je le jure par cette flamme
qu’Hymen, dès maintenant, fait briller pour nous,
tu n’es perdue ni pour la joie ni pour moi,
et tu m’accompagneras dans la maison de mon père.
Bien-aimée, reste ici !
Célèbre à l’instant même avec moi,
bien qu’inattendu, notre festin nuptial !”

Et déjà ils échangent les gages de la fidélité :
elle lui tend une chaîne d’or,
et il veut lui offrir une coupe
d’argent, d’un art incomparable.
“Cette coupe n’est pas pour moi ;
mais je t’en prie,
donne-moi une boucle de tes cheveux !”

A ce moment sonna l’heure lugubre des esprits,
et alors seulement, la jeune fille parut être à son aise.
Avidement, de ses lèvres pâles, elle but
le vin, d’un rouge sombre comme le sang.
Mais du pain de froment qu’il lui offrit aimablement,
elle ne prit pas la plus petite miette.

Et elle tend la coupe au jeune homme,
qui, comme elle, la vide d’un seul trait, goulûment.
Et pendant ce repas silencieux il lui demande son amour.
son pauvre coeur, hélas ! était malade d’amour.
Mais elle résiste
à toutes ses supplications,
jusqu’à ce qu’il tombe en pleurant sur le lit.

Et elle vient et s’étend près de lui.
“Ah ! comme je souffre de te voir ainsi tourmenté !
Mais, hélas ! si tu touches à mes membres,
tu sentiras en frissonnant ce que je t’ai caché.
Blanche comme la neige,
mais froide comme la glace
est l’amante que tu as choisie !”

Il la saisit avec ardeur dans ses jeunes bras vigoureux,
emporté par la force de son jeune amour.
“Espère cependant te réchauffer encore près de moi,
même si c’est le tombeau qui t’a envoyée vers moi.
Mêlons nos souffles, échangeons nos baisers !
Que notre amour déborde !
Ne brûles-tu pas en sentant la flamme qui me dévore ?”

L’amour les unit plus fortement encore :
des larmes se mêlent à leurs transports.
Avidement elle aspire le feu de ses lèvres,
et chacun ne se sent vivre que dans l’autre.
A la fureur d’amour du jeune homme
le sang figé de la jeune fille se réchauffe,
mais dans sa poitrine le coeur ne bat pas.

Cependant la mère, attardée aux soins du ménage,
passe encore, d’un pas glissant, dans le couloir, devant la chambre,
écoute à la porte, écoute longtemps
ces sons étranges :
accents plaintifs et voluptueux
d’un fiancé et de sa fiancée,
balbutiements insensés de l’amour.

Elle reste debout, immobile, à la porte,
car elle veut avant tout se convaincre,
et elle entend avec colère les serments d’amour les plus solennels,
des paroles d’amour et de caresse :
“Silence ! le coq se réveille !
- Mais la nuit prochaine
tu viendras de nouveau ?” Et baisers sur baisers.

La mère ne peut contenir plus longtemps son
courroux, ouvre rapidement la serrure bien connue.
“Y a-t-il donc dans cette maison des filles perdues
capable de se donner ainsi aussitôt à l’étranger ?”
Elle ouvre la porte, entre,
et, à la lumière de la lampe,
aperçoit, ô Ciel, sa propre fille.

Et le jeune homme, dans le premier moment
d’effroi, veut couvrir la jeune fille avec son voile,
cacher la bien-aimée avec le tapis.
Mais elle se débat et se dégage aussitôt.
sa haute stature
se redresse lentement dans le lit.

“Mère, mère !” dit-elle d’une voix sépulcrale,
“Vous me reprochez donc cette nuit si belle ?
Vous me chassez de cette chaude couche ?
Ne me suis-je donc réveillée que pour me livrer au désespoir ?
Ne vous suffit-il donc pas
de m’avoir de bonne heure ensevelie dans un suaire
et mise au tombeau ?

“Mais une loi qui m’est propre me pousse
hors de la tombe étroite au lourd manteau de la terre.
Les chants psalmodiés par vos prêtre
et leur bénédiction n’ont aucun effet.
L’eau et le sel ne peuvent
éteindre l’ardeur de la jeunesse,
et la terre, hélas ! ne refroidi pas l’amour.

“Ce jeune homme me fut promis jadis,
alors qu’était encore debout le temple de l’aimable Vénus.
Mère, et vous avez violé votre promesse
en vous liant par un voeu barbare et sans valeur.
Car nul Dieu n’exauce
une mère qui jure
de refuser la main de sa fille.

“Une force me chasse hors du tombeau
pour chercher encore les biens dont je suis sevrée,
pour aimer encore l’époux déjà perdu,
et pour aspirer le sang de son coeur.
Et quand celui-ci sera mort,
je devrai me mettre à la recherche d’autres,
et mes jeunes amants seront victimes de mon désir furieux.

“Beau jeune homme, tes jours sont comptés.
Tu vas maintenant mourir de langueur en ce lieu.
Je t’ai donné mon collier ;
j’emporte avec moi ta boucle de cheveux.
Regarde-la bien !
Demain tes cheveux seront gris ;
dans la tombe seulement ils redeviendront noirs.

“Écoute maintenant, mère, ma dernière prière ;
Fais dresser un bûcher.
Ouvre l’étroit tombeau où j’étouffe,
et rends au repos les amants en les livrant aux flammes.
Quand l’étincelle jaillira,
quand les cendres seront ardentes,
nous nous envoleront vers les anciens dieux !”

La Fiancée de Corinthe

par Wolfgang Goethe (1797)

[traduit de l’allemand par Léon Mis]

 

7 avril 2011

Casse-tête : 100 énigmes de vampires de Fabrice Bouvier

Casse-tête : 100 énigmes de vampires de Fabrice Bouvier

 

100 énigmes terrifiantes pour vous glacer le sang

Vous aimez vous faire peur, adorez les histoires de vampires ? En pleine période vampirique, comme en atteste l'immense succès des histoires de vampires Twillight, ce casse-tête d'énigmes thématiques saura vous ravir et vous effrayer à la fois.

Traquez les vampires au fil de rébus ténébreux, de messages codés et autres logigrammes sanguinolents. Les différents niveaux de difficulté vous permettent de devenir, au fur et à mesure des jeux, un chasseur de vampires hors-pair !

Laissez-vous guider tout au long de vos aventures par votre esprit de déduction, goûtez aux illustrations de vampires et chauve-souris jalonnant l'ouvrage et passez un grand moment d'intense jubilation. Plongez-vous dans l'univers des vampires, simplement muni accessoirement d'une tête d'ail et d'un crucifix, d'un crayon pointu et bien sûr de votre instinct de survie ! À consommer sans modération !

 

 

7 avril 2011

Tarot des Vampires de la nuit éternelle

Tarot des Vampires de la nuit éternelle

 

Le vampire est condamné à l'alternance éternelle de chute et de rédemption, de mort et de vie. L'obscurité de l'âme trace la frontière entre l'homme et le monstre. Ce superbe jeu de tarot peut-être considéré comme un hommage à la grande littérature d'horreur du XIXème siècle.

Les images suggestives de Davide Corsi transportent l'observateur vers une époque lointaine, dans des lieux fantastiques et mystérieux, où l'obscurité devient l'élément essentiel. Les murs d'anciens manoirs cachent et gardent les secrets du vampire qui est représenté dans toutes ses manifestations: homme ou femme, chien, loup ou chauve souris, démon ou monstre.

Le Tarot des Vampires de la Nuit Éternelle a été réalisé en respectant fidèlement les significations traditionnelles afin qu'il puisse être aisément interprété même par les débutants. Les tireurs les plus experts, quant à eux, pourront trouver une inspiration profonde dans le monde nocturne gothique et romantique que ces cartes savent évoquer.

 

Contient 78 lames au format 7 x 12 cm et une notice explicative en français.


Publicité
Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 40 > >>
Publicité