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Livres de Vampires
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8 février 2012

Histoire d'une vampire de Bagdad....

1001nuits

 

Petit conte sanglant, jolie nuit


"Dans un faubourg de Bagdad vivait, au commencement du 15e siècle, un vieux marchand, qui avait amassé une fortune considérable, et qui n'avait pour héritier de ses grands biens qu'un fils qu'il aimait tendrement. Il avait résolu de lui donner pour épouse la fille d'un de ses confrères, marchand comme lui, et avec qui il avait lié un commerce d'amitié dans ses fréquents voyages.

"Cette jeune fille était très riche, mais en même temps fort laide ; et l'aimable Aboul-Hassan , à qui on montra le portrait de celle qu'on lui destinait pour épouse demanda du temps pour se décider à ce mariage.

"Un soir qu'il se promenait seul, à la douce clarté de la lune, dans les campagnes voisines de Bagdad, il entendit une voix mélodieuse, qui chantait quelques versets de l'alcoran en s'accompagnant d'une guitare. Il traversa rapidement la bosquet qui lui cachait la jeune chanteuse, et se trouva au pied d'une maison champêtre, où il vit, sur un balcon ombragé d'herbes traînantes, une femme plus séduisante qui les houris.

"Il n'osa se faire remarquer que par des signes de respect et d'amour ; et la fenêtre s'étant refermée, il regagna fort tard la maison paternelle sans savoir si seulement il avait été vu.

"Le lendemain matin, après la prière du lever du soleil, il revint dans le lieux où il avait aperçu la charmante fille pour laquelle il brûlait déjà d'un amour insurmontable. Il fit mille recherches, et découvrit, non sans peine, que sa belle avait dix-sept ans ; qu'elle n'était point mariée ; qu'elle était fille d'un sage qui n'avait point d'or à lui donner, mais qui l'avait élevée dans toutes les sciences les plus sublimes : ces nouvelles achevèrent de l'enflammer.

"Dès lors le mariage projeté par son père devint impossible. Il alla trouver le vieillard, et lui dit : 'Mon père, vous savez que jusqu'ici je n'ai su que vous obéir : j'ose aujourd'hui vous supplier de m'accorder une épouse de mon choix.' Il exposa alors sa répugnance pour la femme qu'on lui proposait, et son amour pour la charmante inconnue.
"Le vieillard fit quelques objections ; mais, voyant que son fils était entraîné par une fatalité irrésistible, il ne mit plus d'obstacles à son bonheur ; il alla trouver le vieux sage, et lui demanda sa fille. Les deux amants se virent ; ils s'idolâtrèrent, et le mariage se fit.

"Pour peindre leur bonheur il faudrait le sentir. Au bout de trois mois, passés dans l'ivresse des plus tendres plaisirs. Aboul-Hassan, s'étant éveillé au milieu de la nuit, s'aperçut que sa jeune épouse avait quitté la couche conjugale.

Il crut d'abord qu'un accident imprévu ou une indisposition subite avait causé cette absence : il résolut toutefois d'attendre ; mais Nadilla (c'est le nom de la jeune femme) ne revint qu'une heure avant le jour. Aboul-Hassan, qui commençait à s'impatienter, remarquant qu'elle rentrait avec l'air effaré et la démarche mystérieuse, fit semblant de dormir, et ne témoigna rien de ses inquiétudes, bien résolu de s'éclaircir un peu plus tard.

"Nadilla ne lui parla point de son absence nocturne ; et la nuit suivante, après les plus tendres caresses, elle s'échappa doucement des bras de son époux, qu'elle croyait endormi, et sortit selon se coutume.

"Aboul-Hassan se hâta de s'habiller ; il la suivit de loin, et fit d'assez longs détours. Il la vit entrer enfin dans un cimetière ; il y entra pareillement. Nadilla s'enfonça sous un grand tombeau, éclairé de trois lampes funèbres.

Quelle fut la surprise d'Aboul-Hassan lorsqu'il vit sa jeune et belle épouse qu'il chérissait si tendrement, entourée de plusieurs Gholes , qui se réunissaient là toutes les nuits, pour leurs festins effroyables !
"Il avait remarqué depuis son mariage que sa femme ne mangeait rien le soir ; mais il n'avait tiré de cette observation aucune conséquence fâcheuse.

"Il vit bientôt une de ces Gholes apportant un cadavre encore frais, autour duquel toutes les autres se rangèrent. L'idée lui vint de se montrer, de dissiper ces hideuses sorcières ; mais il n'eut pas été le plus fort : il se décida à dévorer son indignation.

"Le cadavre fut coupé en pièces, et les Gholes le mangèrent en chantant des chansons infernales. Ensuite elles enterrèrent les os, et se séparèrent après s'être embrassées.

"Aboul-Hassan, qui ne voulait pas être vu, se hâta de regagner son lit, où il feignit de dormir jusqu'au matin.
"De toute la journée il ne témoigna rien de ce qu'il avait vu ; mais, la nuit venue, il engagea sa jeune épouse à prendre sa part d'une légère collation. Nadilla s'excusa selon sa coutume ; il insista longtemps, et s'écria enfin avec colère : 'Vous aimez mieux aller souper avec les Gholes!'

Nadilla ne répondit rien, pâlit, trembla de fureur, et alla en silence se mettre au lit avec son époux.

Au milieu de la nuit, lorsqu'elle le crut plongé dans un profond sommeil, elle lui dit d'une voix sombre : 'Tiens, expie ta curiosité sacrilège.' En même temps elle se mit à genoux sur sa poitrine, le saisit à la gorge, lui ouvrit une veine, et se disposa à boire son sang. Tour cela fut l'ouvrage d'un instant.

"Le jeune homme, qui ne dormait point, s'échappa avec violence de bras de la furie, et la frappa d'un coup de poignard, qui la laissa mourante à ses côtés.
"Aussitôt il appela du secours : on pansa la plaie qu'il avait à la gorge, et le lendemain on porta en terre la jeune Ghole.

"Trois jours après, au milieu de la nuit, elle apparut à son époux, se jeta sur lui, et voulut l'étouffer de nouveau. Le poignard d'Aboul-Hassan fut inutile dans ses mains ; il ne trouva de salut que dans une prompte fuite.

"Il fit ouvrir le tombeau de Nadilla, qu'on trouva comme vivante, et qui semblait respirer dans son cercueil. On alla à la maison du sage qui passait pour le père de cette malheureuse. Il avoua que sa fille, mariée deux ans auparavant à un officier du Calife, et s'étant livrée aux plus infâmes débauches, avait été tuée par son mari ; mais qu'elle avait retrouvé la vie dans son sépulcre ; qu'elle était revenue chez son père ; en un mot, que c'était une femme Vampire.

On exhuma le corps ; on le brûla sur un bûcher de bois de senteur ; on jeta ses cendres dans le Tigre ; et l'Arabie fut délivrée d'un monstre..."
 




Source internet: histoire de vampires et de spectres par collin de Plancy

 

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