Le fantastique proprement dit, met en scène des créatures de légendes (Dracula, Loup-Garou), des morts-vivants, des fantômes, des sorcières, le diable, des maisons hantées, etc... On peut parler de fantastique lorsque, dans le monde du réel, on se trouve en présence de phénomènes incompatibles avec les lois dites "naturelles".
Le fantastique, du grec phantasein : faire voir une apparence, créer une illusion, est caractérisé par l'irruption d'un phénomène inexplicable dans le monde réel. Le fantastique est un domaine littéraire extrêmement vaste dont on connaît rarement la diversité et surtout la spécificité. C'est le genre de l'incertitude, l'ambiguïté, l'hésitation, l'entre-deux dans lequel se trouve le lecteur lorsqu'il s'agit d'interpréter les faits qui font la spécificité du genre fantastique.
Entre le merveilleux et l'étrange
Le fantastique est certainement le genre le plus ancien si on considère que les premiers récits mythologiques en font partie, avec leurs dieux immortels et tout puissants ou avec leurs créatures surnaturelles comme le Minotaure, le Cerbère ou la Gorgone. Mais la littérature fantastique proprement dîtes, prend son essor à la fin du XVIIIème siècle dans une Europe où la pensée des Lumières prend de plus en plus d'importance. En totale opposition avec le rationalisme, la confiance en des temps nouveaux et le mépris pour l'obscurantisme, elle privilégie le mystère à l'explication, la superstition au rationalisme et le Moyen-Age aux temps nouveaux. L'auteur anglais Horace Walpole, en 1765, avec son roman "Le Château d'Otrante" constitue la première forme qu'ait prise le genre fantastique : le roman noir anglais. Walpole y dépeint des événements surnaturels qui se produisent dans un mystérieux château au cœur d'un Moyen-Age mythique.
Plus tard, Mary Shelley écrivit en 1818, lorsqu'elle avait 19 ans, un autre récit fondateur : "Frankenstein ou le Prométhée moderne". C'est l'histoire de Victor Frankenstein, un jeune chercheur obsédé par l'idée de repousser les frontières de la mort, l'amenant à créer à son image un être vivant à partir de morceaux de cadavres. Ce fantastique pittoresque cèdera vite la place à des œuvres plus tourmentées ou plus cocasses : celles d'Hoffmann et des autres romantiques allemands jusqu'à l'atmosphère inquiétante des nouvelles de l'américain Edgar Poe. Ce dernier semble puiser dans sa seule imagination des atmosphères qui ne se rattachent souvent à aucun modèle littéraire préexistant, ce qui rend le contenu de ses nouvelles d'autant plus inquiétant.
L'existence du surnaturel
Le récit fantastique est souvent raconté à la première personne, ce qui facilite l'identification du lecteur qui partage l'effroi et les interrogations du héros. Contrairement au genre fantasy, sa narration relève souvent du fantasme des personnages qui naviguent constamment dans le doute et la folie. Pour décrire les événements surnaturels, l'auteur utilise, en général, un vocabulaire de la perception, imagé de métaphores et de comparaisons. Cette littérature métaphorique présente un monde objectivement différent du nôtre, même si la description en reste souvent très réaliste, qui contient des éléments destinés à être interprétés symboliquement. Elle n'est pas destinée à provoquer la peur, puisque le monde décrit ne peut être pris pour le nôtre, mais à provoquer la réflexion ou à transmettre une idée. Le fantastique s'appuie, donc, sur l'apparition de l'inadmissible dans le quotidien, de l'irrationnel dans l'établi et ne donne pas au lecteur la possibilité de comprendre le phénomène grâce à des explications scientifiques.
Un vaste bestiaire
Le fantastique est parsemé de grands thèmes dont le plus célèbre est certainement le vampire. Le Dracula de Bram Stoker, écrit à la fin du XIXème siècle, donne ses lettres de noblesse au personnage du vampire. Quel que soit son sexe, il se caractérise par une grande beauté physique qui est renforcée par un magnétisme irrésistible et funeste. Cet être fantastique qui se nourrit de sang humain et vit éternellement constitue un mythe incontestable du fantastique, nourrissant notre imaginaire par leur grande richesse symbolique de mort et d'érotisme. Autres thèmes courants du fantastique : l'homme invisible, l'homme-animal avec par exemple la lycanthropie (loup-garou), la possession comme dans l'exorciste, les spectres et autres fantômes (ghost story), les objets qui prennent vie (statue, portrait, …), les momies, le temps qui se fige, les pouvoirs surnaturels (télékinésie, télépathie, extralucide…).
La science-fiction: On peut parler de science-fiction lorsque dans le monde réel, il y a intervention d'une intelligence dans le processus de phénomènes incompatibles avec les lois dites "naturelles". (Robocop, Frankenstein...)
La Science-Fiction est un genre littéraire aussi vaste et varié que la "littérature générale". La paternité du terme, souvent contestée, est attribuée, en 1929, à Hugo GERNSBACK le fondateur de la première revue de SF américaine. Sa définition de la SF : "Romans mettant en scène des événements réels ou imaginaires, mais explicables par des lois scientifiques reconnues ou hypothétiques".
La science-fiction (ou SF) est un genre littéraire et cinématographique qui fait des hypothèses sur ce que pourrait être le futur et/ou les univers inconnus (planètes éloignées, mondes parallèles, etc.), en partant des connaissances actuelles (scientifiques, technologiques, ethnologiques, etc.). Il est parfois confondu, à tort, avec le fantastique, genre qui inclut une dimension d'inexplicable, ou avec la fantasy, qui parle de mondes magiques.
L'anticipation : On peut parler d'anticipation lorsque, dans le monde futur mais réel, on se trouve en présence de phénomènes compatibles avec les lois dites "naturelles". (Mad Max, Rollerball....)
L' insolite : On peut parler d'insolite lorsque, dans le monde du réel, on se trouve en présence de phénomènes inhabituels mais compatibles avec les lois dites "naturelles". (Elephant Man, Freaks...)
L'épouvante : On peut parler d'épouvante lorsque, dans le monde du réel ou de l'imaginaire, on se trouve en présence de phénomènes qui tendent à susciter chez le spectateur certaines réactions physiques ou viscérales dans le registre de la peur. (Psychose, Les griffes de la nuit, Massacre à la tronçonneuse...)
Le merveilleux : On peut parler de merveilleux lorsque, dans le monde de l'imaginaire, on se trouve en présence de phénomènes incompatibles avec les lois dites "naturelles". (La belle et la bête, Le choc des titans, Alice au pays des merveilles...)
L'horreur, comme genre, s'inscrit dans le vaste registre des littératures de la peur. C'est à dire tout un ensemble de sous-genres reposant sur des émotions allant de la peur, en passant par la crainte, l'angoisse et ses interrogations, jusqu'à la terreur la plus grande. Parmi ces sous-genres du roman d'horreur on peut citer le roman de Terreur, d'Epouvante ou de Gore qui joue tous sur de subtiles nuances, principalement sur le degré violence.
La peur, la plus vieille émotion humaine
Les premiers romans fantastiques ont souvent, aussi, été les premiers romans d'horreur même si l'horreur était déjà présente avec les contes à faire peur aux histoires de loup garou, de fantômes ou de morts harcelant les vivants. Ces romans apparurent au XVIIIème siècle, avec le roman gothique ou roman noir. C'est en Angleterre que se développe le roman gothique avec comme sujet de prédilection le satanisme et le surnaturel. L'œuvre fondatrice est le roman d'Horace Walpole : le Château d'Otrante, écrit en 1764. Il sera suivit plus tard, en 1794, par l'auteur Ann Radcliffe (1764-1823), avec son roman Mystères du château d'Udolphe, mettant en scène des jeunes filles sensibles et persécutées qui évoluent dans un univers effrayant où des portes secrètes s'ouvrent sur des visions d'épouvantes.
La terreur, selon Radcliffe, "dilate l'âme et provoque une activité intense des facultés". L'horreur, plutôt viscérale, "contracte l'âme, la glace, l'anéantit, la renvoie à une obscure incertitude". Dans les deux cas, tout est fait pour que le lecteur soit soumis à un ébranlement de sa sensibilité, à une surchauffe de ses émotions, à une identification aux victimes. Les textes nous présentent les choses qui leur arrivent sous l'angle de qui le subit : on imagine le pire, et pour sûr, il est toujours. L'une des caractéristiques de l'horreur est aussi de montrer, avec brutalité et réalisme, ce qui jusque là était destiné à rester caché. Elle puise ses sources dans un rapport avec la mort envisagée sous son aspect le plus concret : le cadavre en plein pourrissement, dévoré par les vers, l'exposition des boyaux qu'il contient, l'aspect ensanglanté… Les domaines de l'horreur exploitent l'ambivalence qui oscille de la répulsion à la fascination avec la notion de transgression d'un interdit. Elle se sert d'une dynamique de la violence qui va crescendo pour mener à une représentation de l'anéantissement, suscitant un choc et puise sa substance dans les plus grandes phobies et les plus puissants tabous.
L' horreur moderne remonte littérairement des romans gothiques qu'on nomme d'ailleurs aux USA "urban gothic" ou "urban horror stories". Ils se distinguent des récits fantastiques en ce que l'essentiel passe par la représentation des actions et non par la suggestion. Ils mettent en place des personnages dans un univers d'un quotidien sordide au lieu des châteaux situés dans des paysages grandioses. On y présente simplement des conduites pulsionnelles qui apparaissent comme monstrueuses, par rapport à une norme sociale intériorisée par des personnages-témoins et par le lecteur. Les textes d'horreur d'aujourd'hui, mettent en présence du lecteur, la représentation de la violence pure, semblable à celle que les premiers hommes ressentaient devant la violence du vent, du tonnerre ou des volcans. Cette violence pulsionnelle qui est peint dans ces textes est sanglante, folle et incontrôlée
La Fantasy est un genre littéraire à mi-chemin entre le Fantastique et la Science-Fiction. C'est un mélange de légendes, de mythes et de contes où tout est permis. Elle couvre un large champs de la littérature classique et contemporaine, celle qui contient des éléments magiques, fabuleux ou surréalistes, depuis les romans situés dans des mondes imaginaires, avec des racines dans les contes populaires et la mythologie, jusqu'aux histoires contemporaines de réalisme magique où les éléments de fantasy sont utilisés comme des mécanismes métaphoriques pour illuminer le monde que nous connaissons.
La Fantasy est une littérature où le génial peut côtoyer le pire, avec parfois des clichés. Ce genre ne nécessitant aucune cohérence particulière avec notre monde quotidien, un passé existant, ou même avec un futur probable, permet aux auteurs de lâcher la bride à leur imagination. Bien que des récits très anciens puissent être qualifiés comme étant de la Fantasy, l'essor de ce type de roman est très récent. C'est un genre qui est très en vogue, aujourd'hui, donc très rémunérateur. De nombreux éditeurs et auteurs, trouvèrent là un bon filon et se lancèrent donc dans la Fantasy, mais rares sont ceux qui ont été à l'origine d'innovations dans un genre qui s'est peu à peu enlisé, surtout dans les années 80.
La référence absolue du genre Fantasy c'est J.R.R. Tolkien et sa trilogie du "Seigneur des Anneaux". Mais l'histoire de la Fantasy est parsemée de grands noms comme Fritz Leiber, Michaël Moorcock, Ursula LeGuin, Marion Zimmer Bradley, David Eddings et bien d'autres.