la Guzla (1827) de Prosper Mérimée
L'oubli séculaire qui recouvre la Guzla s'explique par son étrange statut moral de mystification trop bien réussie. Ces "poésies illyriques recueillies dans la Dalmatie, la Croatie, la Bosnie et l'Herzégovine" sont inventées de toutes pièces par Prosper Mérimée, mais, triomphe de l'imagination sur la réalité.
elles seront traduites en allemand, en anglais, en russe par Pouchkine, en polonais par Mickiewicz. Puis, la supercherie dévoilée, la suppression de leur valeur littéraire aussi.
Les relire, c'est les réhabiliter : ces histoires de vampires, de mauvais oeil, de meurtres par jalousie, vengeance, soif de pouvoir, ces ballades pleines d'ombre, abruptes, cruelles, barbares, marquent un moment fort du romantisme intransigeant.
Les relire, c'est aussi rencontrer leur auteur, un Mérimée brillant et brutal.